Rassurer les candidats sur leur capacité à apprendre
Dans un monde du travail où l’on parle sans cesse d’agilité, d’adaptabilité et de la nécessité d’apprendre vite, beaucoup de candidats s’inquiètent : « Et si je n’étais pas à la hauteur ? ». Cette crainte est d’autant plus vive chez celles et ceux en reconversion professionnelle ou issus de parcours atypiques. Pourtant, cette peur repose souvent sur une idée fausse : apprendre ne se réduit pas à la rapidité.
Apprendre vite n’est pas apprendre mieux
On confond souvent vitesse et efficacité... Mais apprendre, ce n’est pas courir un sprint intellectuel. Les sciences cognitives montrent que l’apprentissage repose sur plusieurs mécanismes distincts : la mémoire de travail (la capacité à manipuler des informations en temps réel), la flexibilité cognitive (savoir changer de stratégie), mais aussi la motivation et l’émotion.
Une étude récente de Gray et al. (2022) a montré que la mémoire de travail expliquait jusqu’à 45 % de la capacité à apprendre de nouveaux mots, bien plus que le vocabulaire déjà acquis ou le QI non verbal. Autrement dit, ce n’est pas votre vitesse d’apprentissage qui compte, mais la façon dont votre esprit intègre et relie les nouvelles informations.
Il n’existe pas une seule forme d’intelligence
La peur de « ne pas apprendre assez vite » est souvent liée à une vision étroite de l’intelligence. Howard Gardner a proposé dès les années 1980 la théorie des intelligences multiples, rappelant qu’on peut exceller dans des registres variés : logiques, musicaux, corporels, interpersonnels, etc.
Plus récemment, les neurosciences ont montré que la flexibilité cognitive – fortement liée au cortex préfrontal – est un atout majeur pour l’adaptation. Une revue de 2024 (Trends in Neurosciences) souligne qu’elle dépend de la capacité à maintenir un contexte pertinent dans la mémoire de travail tout en restant ouvert au changement.
Ces recherches convergent : chacun apprend différemment, par des chemins multiples.
La progression compte plus que la vitesse
En entretien, les candidats pensent parfois devoir prouver qu’ils « savent déjà ». Mais pour les recruteurs, ce qui compte de plus en plus, c’est la capacité à progresser. Le Forum économique mondial estime que près de 44 % des compétences des travailleurs actuels seront transformées dans les 5 prochaines années (WEF, 2023). Dans un tel contexte, aucun expert ne peut être « fini » : chacun doit évoluer en permanence.
Montrer que vous êtes curieux, que vous savez chercher, expérimenter, poser des questions, est bien plus valorisé qu’afficher une maîtrise immédiate. C’est la posture d’apprenant qui devient le véritable marqueur de potentiel.
Si vous voulez en savoir plus sur le potentiel d'apprentissage, découvrez notre eBook sur le sujet : Potentiel d'apprentissage :la compétence invisible qui change tout !
Reconversion et profils atypiques : un atout caché
Changer de métier ou de secteur, loin d’être une faiblesse, est une démonstration d’autonomie d’apprentissage (Zimmerman, 2000 ; Candy, 1991). Vous avez déjà prouvé que vous pouviez explorer de nouveaux terrains, intégrer des savoirs et transformer vos pratiques.
La constance – cette persévérance régulière qui fait tenir l’effort dans la durée (Duckworth, 2007 ; Boekaerts, 1999) – est également une dimension clé du potentiel. La reconversion illustre ce mélange d’autonomie et de constance, gages d’un potentiel fort.
Selon une enquête McKinsey (2021), près de 70 % des entreprises ont accru leurs investissements dans le développement des compétences pendant et après la crise sanitaire, davantage que dans le recrutement ou la réorganisation. Les efforts de reskilling témoignent d’une conviction : la progression des compétences est désormais centrale pour l’employabilité et la confiance.
Pour en savoir plus, lisez : Recruter sur le potentiel d’apprentissage : pour quels profils ?
Retenons l’essentiel
Apprendre, ce n’est pas « savoir tout, tout de suite ».
C’est être capable de :
- Relier le nouveau à l’existant,
- Se montrer flexible face aux changements,
- Maintenir sa motivation même quand c’est difficile,
- Valoriser chaque étape de progression.
Alors, si vous vous surprenez à penser « Je n’apprends pas assez vite », souvenez-vous : la vitesse n’est pas un critère universel. Ce qui compte, c’est la dynamique que vous engagez, la curiosité que vous cultivez et la confiance que vous développez dans vos propres capacités.
La bonne nouvelle, c’est que votre potentiel d’évolution ne se mesure pas en vitesse mais en dynamique : chaque étape d’apprentissage compte.
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